1868 |

1868-13

Eugénie Desnoyers (épouse Mertzdorff)

Samedi 25 juillet 1868 (A)

Lettre d’Eugénie Desnoyers (Villers-sur-mer) à son époux Charles Mertzdorff (Vieux-Thann)

Samedi 25 juillet 1868 (A)

Samedi 25 juillet 1868 (A)

Samedi 9h 1/2

Mon cher Charles,

Tes bonnes et longues lettres reçues hier soir ont fait bien plaisir à tes trois petites amies1 comme tu les appelles ; chacune voulait lire la première et savoir le tout à la fois. Merci pour les bons détails que tu nous donnes. Quelle vie occupée que la tienne à côté de celle que nous menons ici ; à chacun le devoir du moment, mais ma tâche est plus douce que la tienne et cela ne paraît pas juste. J’espère que tu reviendras prendre quelques bains et jouir encore de quelques jours de repos. Hier la mer était très forte, les vagues grandes et comme des quantités de chutes du Rhin ont fort judicieusement remarqué les enfants.

Malgré les grosses lames le bain a été pris hier et les fillettes trouvent que c’est toujours délicieux, elles dévorent ensuite tout ce qui peut se mettre sous la dent. Emilie a quelques petits boutons à la figure mais nous sommes tous d’accord pour n’y voir qu’une petite excitation de la peau causée par le vent, le soleil &. Les peaux se moricaudent convenablement.

L’oncle Alphonse2 est arrivé à 1h. on est sur la plage, tu juges si on s’amuse, je les vois courir nu-pieds.

M. Edwards3 viendra vers Jeudi pour quelques jours, il ira à l’hôtel bien entendu, Julien4 repartira Vendredi soir, lui le jeune homme nous le gardons avec nous, nous sommes très bien.

Charge-toi de faire toutes me amitiés à tes aimables hôtes car je sais que tu as les bons parents Duméril5 et M. Paul sans oublier les Heuchel6. Qu’est-ce qu’a donc Elisa ?

Léon7 avait déjà mal aux oreilles avant notre départ, je l’avais remarqué, tu as bien fait de l’engager à voir le médecin.

Adieu, mon cher Ami. Voilà encore un griffonnage mais il te dira que nous t’aimons comme tu sais toi-même nous le rendre et que nous t’embrassons comme je voudrais le faire moi-même d’ici à peu.

Toute à toi, ta petite femme

Eugénie M.

Merci pour les Industriels mais ne m’envoie pas les journaux de modes, ni les revues, c’est trop lourd et nous pataugeons toujours.

Ecris-nous <d’avance>

Notes

1 Eugénie et les petites Marie et Emilie Mertzdorff.
2 Alphonse Milne-Edwards.
3 Henri Milne-Edwards, père d’Alphonse.
4 Julien Desnoyers.
5 Louis Daniel Constant et Félicité Duméril.
6 Georges Heuchel et son épouse Elisabeth Schirner.
7 Léon Duméril.

Notice bibliographique

D’après l’original.


Pour citer ce document

Eugénie Desnoyers (épouse Mertzdorff), «Samedi 25 juillet 1868 (A)», correspondancefamiliale [En ligne], Correspondance familiale, 1860-1869, 1868,mis à jour le : 24/01/2013

Danièle Poublan

Cécile Dauphin

Centre de recherches historiques
EHESS
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