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La presse

Les périodiques, journaux et revues, dont le titre apparaît dans les lettres

Les épistoliers font parfois allusion à un « journal », sans plus de précision, ou bien citent des titres. Ceux-ci figurent ici par ordre alphabétique, avec référence aux premières lettres qui les mentionnent et brève présentation. Les journaux exclusivement scientifiques sont mis à part, à la suite.

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Les usages de la presse    

André Marie Constant Duméril, en voyage au Havre, parcourt la presse au Cercle du commerce (30 juin 1841) ou bien apparaît, attendant sa petite-fille, « seul à le lire dans le jardin » le journal qu’il a emporté (début août 1855) ; Julien Desnoyers s’absorbe dans le journal tandis que son père « cause avec Charles » et que sa mère « travaille » (3 septembre 1864) ; Charles Mertzdorff lit « courrier & journaux » (11 mai 1866) ; il mentionne des organes étrangers, par exemple les « journaux Anglais & Allemands » en 1870. Mais les lettres indiquent que la lecture du journal est loin d’être exclusivement masculine (voir ci-dessous). Les mentions renvoient à une grande diversité de pratiques de la presse.

La lecture des journaux est fréquemment mentionnée en période de guerre, lorsque les événements sont suivis avec inquiétude (8 mai 1866 ; en 1870 Eugénie Desnoyers mentionne le Courrier du Bas Rhin, Le Temps. Le Gaulois, le Figaro, le Journal de Bâle et son époux Charles Mertzdorff les journaux allemands et suisses ; Jeanne Target-Desnoyers regrette le 8 octobre 1870 de ne pouvoir en parler avec sa fille, etc.). On cherche également dans la presse les résultats des élections (26 mai 1869 A) et des nouvelles locales (un incendie au Havre, 13 mars 1858 ; la fête de Lisieux, 20 septembre 1859). On y apprend un décès (24 septembre 1842 ; celui du mathématicien Lacroix, 28 mai 1843 ; de Charles Kestner,14 août 1870 C), ou la date d’un enterrement (celui de Cécile Milne-Edwards, veuve d’Ernest Charles Jean Baptiste Dumas, 10 janvier 1917) ; et aussi les promotions et nominations (Le Siècle, août-septembre 1844 ; le Moniteur, 13 mai 1860 ; 23 mars 1865). Les journaux sont utilisés pour alimenter une polémique (gazette de santé, journal de l'empire, gazette de France, 10 mai 1812), annoncer un cours (29 mai 1843), faire connaître une publication (21 avril 1804 ; 26 août 1805 ; 6 décembre 1834) ; mais il s’agit souvent alors de revues scientifiques, où paraissent les articles des savants de cette famille (voir la bibliographie d’André Marie Constant Duméril). Il est également question de collaboration à des journaux : Jean Charles Antoine Duméril au Spectateur (1795) ou à une nouvelle publication (13 septembre 1799).

Les journaux sont échangés et réexpédiés(Le Monde illustré,l'Industriel alsacien), cités, commentés (la Revue britannique), collectionnés (le Magasin pittoresque). Ils sont découpés : Caroline Duméril envoie à sa cousine la planche de potichomanie qu’elle a reçue dans son journal (2 novembre 1854) ; une dame encadre le portait de son cousin André Marie Constant Duméril paru dans l’illustration ; quelques extraits de presse sont gardés dans les archives familiales.

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titres cités dans les lettres, ou identifiés       

L’Avenir National

Lu et cité par Eugénie Desnoyers-Mertzdorff (15 juillet 1871)
L'Avenir national : journal politique quotidien, publié à Paris, paraît de janvier 1865 à octobre 1873.

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Bulletin de la Société Industrielle de Mulhouse     

Les bulletins sont rangés dans le bureau de Charles Mertzdorff, classés par son beau-père Jules Desnoyers (lettre du 25 septembre 1872).
Le Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse paraît de 1828 à 1939.

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Le Constitutionnel      

Charles Mertzdorff consulte le Constitutionnel pour connaître les nouvelles dispositions concernant les droits de douanes (11 mai 1860).
Le Constitutionnel prend la suite du Journal du commerce, politique et littéraire. Il paraît de 1815 à 1914. Louis Véron en est le rédacteur de 1844 à 1862. Le Constitutionnel est le principal journal de l’empire. Cependant il publie les romans des républicains Alexandre Dumas et George Sand. En 1858, le Constitutionnel tire à plus de 25 000 exemplaires ; en 1869, à 7 600 exemplaires, en recul sur les années précédentes.

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Le Courrier du Bas-Rhin    

mentionné en août 1870. Ce titre est repris de publications antérieures, en particulier d’une gazette qui paraît de 1767 jusqu’en 1807 ou 1809.

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Deutscher Reichsanzeiger und Preußischer Staatsanzeiger

Cette gazette du Reich allemand et prussien est le journal officiel en matière de règlements administratifs et des travaux du Reichstag depuis 1871.
Mentionné par Guy de Place (5 décembre 1917).

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L'Écho de Paris

Le 12 janvier 1917 L'Écho de Paris annonce l’enterrement de Cécile Milne-Edwards, veuve d’Ernest Charles Jean Baptiste Dumas (lettre du 10 janvier 1917). D’autres annonces touchent la famille Froissart.
L'Écho de Paris est un quotidien fondé en 1884 ; il est publié jusqu’en 1944. Son orientation est plutôt conservatrice et patriotique.

Une affiche publicitaire annonce :
« 15 c le n° dans toute la France. L'Echo de Paris, journal quotidien. Rédacteur en chef Aurélien Scholl, Directeur Valentin Simond.
L’écho de Paris publie tous les matins les dernières nouvelles, des chroniques et articles » suit le nom de divers collaborateurs].

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Le Figaro      

Charles Mertzdorff et son épouse Eugénie Desnoyers se transmettent les nouvelles politiques du Figaro (26 mai 1869 ; 22 août 1870).
Le Figaro est un journal parisien qui paraît à partir de 1854. De format in-folio puis grand folio, il est d’abord hebdomadaire (1854-1855), puis semi-hebdomadaire et devient quotidien en novembre 1866. Ses fondateurs sont Hippolyte de Villemessant (directeur de publication de 1854 à 1879) et Benoît Jouvin (directeur de publication de 1854 à 1866). Au début, l’actualité n’est que prétexte pour distraire son public : le journal ne devient politique qu’en 1867. Conservateur, léger, mondain, il est critiqué par Horace de Viel Castel (en 1851, dans ses Mémoires). Le Figaro tire à 55 000 exemplaires fin 1866. Comme les autres titres de la presse conservatrice, son audience décline ensuite.

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Die Gartenlaube    

Emilie Mertzdorff, alors à Paris, réclame à son père « gartenlaube qui doivent être dans le porte-musique » (lettre du 12 mai 1874).
Die Gartenlaube (Illustriertes Familienblatt) est un hebdomadaire familial en allemand, illustré, fondé en 1853 par Ferdinand Stolle. Il connaît une grande diffusion : 382 000 exemplaires en 1876, lorsqu'il était édité par Ernst Keil, encore plus dans les années suivantes. Il disparaît en 1944.

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Le Gaulois   

Le Gaulois est mentionné en août 1870 par Eugénie Desnoyers, épouse de Charles Mertzdorff.
Fondé en 1868, inspiré du Figaro, Le Gaulois est un journal littéraire et politique, monarchiste à ses débuts, bonapartiste et anti-républicain par la suite. dès août 1871 il défend la cause de l’ancien Empereur. Bien informé et mondain, il connaît un grand succès auprès de la haute bourgeoisie. Racheté en juillet 1879 par Arthur Meyer, le Gaulois devient alors républicain modéré et conservateur, anti-dreyfusard. Il fusionne avec le Figaro en 1929.

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gazette de France     

Au printemps 1812, la gazette de France fait écho aux remous qui ont accompagné le concours de recrutement du professeur adjoint à la chaire de zoologie de l’Institut (lettre du 10 mai 1812 d’André Marie Constant Duméril, évincé).
Il s’agit possiblement de ce périodique lorsque, le 23 décembre 1805, André Marie Constant Duméril note : « La gazette ayant annoncé mon arrivée je reçois tant de visites que je suis obligé de vous écrire en poste. »
La Gazette de France est publiée de 1797 à 1848, en format In-4. Le journal, qui fait suite à la Gazette nationale de France, absorbe le Bulletin de l'Europe (1805), la Clef du cabinet des souverains (1805), L'Étoile (1830) et, après sa suspension en août 1848, devient Le Peuple français. Quotidien de droite sous la Restauration, la Gazette de France est un soutien docile du gouvernement. En 1824, le journal a 2 300 abonnés ; il tire à plus de 10 000 exemplaires sous la Monarchie de Juillet.

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L’illustration      

Auguste Duméril fait allusion à un portrait de son père André Marie Constant Duméril, paru des années auparavant dans l’illustration (lettre du 2 juillet 1866).
Lillustration, journal universel est créé en 1843 à l’imitation du journal anglais l’Illustrated London News. C’est un grand in-quarto, avec un texte dense et de nombreuses illustrations, dont beaucoup tiennent toute la page. Cet hebdomadaire d’actualité, ouvert sur le monde, curieux des sciences, publie également poésies, nouvelles et mélodies. Politiquement très prudent, le journal laisse parfois deviner des traces d’opposition à l’Empire. Son prix élevé (abonnement annuel : 36 F) le destine à un public riche, un public mondain. En 1866 l’Illustration tire à 18 000 exemplaires.

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L’Indépendant   

Cité le 26 février 1871
Il existe plusieurs périodiques ayant pour titre « l’indépendant… ». On peut citer L'Indépendant français : journal politique, variante du titre Le Moniteur industriel (1869-1870).

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L'Industriel alsacien. Journal de l'industrie, du commerce et de l'agriculture   

En villégiature pendant l’été 1868, Eugénie Desnoyers se fait envoyer par son époux resté à Vieux-Thann « Le Petit Industriel » (juillet 1868). Il s’agit de L'Industriel alsacien.
Selon le catalogue de la BNF, L'Industriel alsacien. Journal de l'industrie, du commerce et de l'agriculture, édité à Mulhouse, paraît de 1835 à juillet 1877 ; son format passe de 4° à folio, son sous-titre varie et certains éléments sont repris par L'Express. Journal politique paraissant à Mulhouse. L’Empire devenant plus libéral, l'Industriel alsacien est autorisé (non sans peine) en 1861 à traiter à nouveau les questions politiques. Il devient quotidien en octobre 1868.

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Journal de Bâle   

Cité le 17 août 1870 et dans les semaines suivantes, parfois comme « le journal bâlois ».
Voir aussi « l’industriel de Bâle » (août 1870)

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Journal des chemins de fer départementaux

Se rendant à Charleville, André Marie Constant Duméril consulte « le journal des chemins », qui lui fournit d’ailleurs une information erronée (2 septembre 1859).
Il s’agit probablement du Journal des chemins de fer départementaux. Paraissant tous les samedis qui paraît depuis 1855 en format In-4, plutôt que du Journal des chemins de fer et des progrès industriels, publication annuelle de 1842 à 1940, qui ne semble pas donner d’horaires.

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Journal des Débats

Une notice nécrologique sur André Marie Constant Duméril, rédigée par Charles Dunoyer, est publiée dans le Journal des Débats le 17 octobre 1860. En 1870 Auguste Duméril vante ses « articles de fond, toujours d’un grand intérêt, et les informations, très nombreuses et exactes » (21 octobre 1870).
Le Journal des débats et des décrets est fondé en 1789 ; il devient Journal des débats politiques et littéraires de 1814 à 1944. Puissance morale dans les années 1850, le journal défend le libre-échangisme et soutien l’unité italienne. Le rédacteur en chef du Journal des Débats est Ustazade Silvestre de Sacy, qui se rallie à l’Empire et devient sénateur en 1865. En 1858, le Journal des Débats tire à 8 500 exemplaires.

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journal de l'empire

Au printemps 1812, le journal de l'empire publie un extrait de la Gazette de santé, relatif concours de recrutement du professeur adjoint à la chaire de zoologie de l’Institut (lettre du 10 mai 1812 d’André Marie Constant Duméril, évincé).

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Journal encyclopédique

Jean Charles Nicolas Dumont annonce que le Journal encyclopédique fait mention de son Plan de Législation criminelle paru en 1784 (8 février 1785).
Le Journal encyclopédique ou universel est une revue littéraire et philosophique, bimensuelle, fondée par Pierre Rousseau, et publiée en Belgique.

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Le « journal financier » (27 janvier 1881) n’a pu être identifié : L'Écho de la Bourse : journal financier, industriel et commercial [1875-1881] ; Le Conseiller : journal des intérêts financiers de la famille, du commerce et de l'industrie [1858-18..] ; Le Rentier : journal financier et économique [1868-1940] ; Gazette de Paris : journal financier hebdomadaire [1874-1914] ; etc.

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Le « journal de mode » dont il est plusieurs fois question (2 févier 1865, 22 juillet 1868 B) n’a pu être identifié avec certitude. [Voir La Mode illustrée]

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Journal de Montreuil

Le Journal de Montreuil est cité le 5 mars 1917.
Il peut s’agir soit du Journal de Montreuil : Montreuil hebdo, hebdomadaire d'informations locales et régionales créé en 1831 ; soit du Journal de Montreuil et de l'arrondissement : politique, agriculture, littérature : feuille d'annonces judiciaires et commerciales qui,sous des titres un peu différents, paraît depuis 1849, avec des éditions locales. Il semble d’ailleurs que ces deux publications hebdomadaires sont liées.

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Journal Officiel       

Le Journal officiel de l'Empire français reprend en 1869 le monopole de la partie officielle du Moniteur universel (voir ce titre). Il est remplacé par le Journal officiel de la République française (1870-1880). Puis se scinde en : Journal officiel de la République française. Lois et décrets ; Journal officiel de la République française. Débats parlementaires. Chambre des députés ; Journal officiel de la République française. Documents parlementaires. Chambre des députés ; Journal officiel de la République française. Débats parlementaires. Sénat ; Journal officiel de la République française. Documents parlementaires. Sénat.
Le Journal Officiel publie les actes législatifs et réglementaires. Léon Damas Froissart s’y abonne (lettre du 24 avril 1917).

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Magasin d'éducation et de récréation   

Le « journal d'Éducation et de Récréation » est lu par Eugénie Desnoyers et les petites Mertzdorff (lettre du 18 novembre 1872). Il s’agit du Magasin d'éducation et de récréation, dont le titre a varié.
La Semaine des enfants. Magasin d'images et de lectures amusantes et instructives (1857-septembre 1876) est absorbé par le Magasin d'éducation et de récréation (avis du 29 mars 1871). Le Magasin [puis Magasin illustré] d'éducation et de récréation paraît de 1864 à 1915. Il est lui-même absorbé en mai 1916 par Le Journal de la jeunesse. Magasin d'éducation et de récréation et Semaine des enfants réunis.  

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Magasin pittoresque

Le Magasin pittoresque semble lu par les Duméril (lettre d’Auguste Duméril à son épouse, 26 septembre 1853). Chez les Desnoyers, Eugénie demande qu’on achète et lui envoie la revue (7 septembre 1863, 13 septembre 1863). e Magasin pittoresque fait, remarque-t-elle, « une excellente lecture pour toute la maison » (3 février 1865). Par ailleurs, le Magasin pittoresque est conservé dans la bibliothèque de Léonard Boulez, ami proche des Desnoyers.
Le Magasin Pittoresque paraît de 1833 à 1899. C’est un périodique illustré à vocation encyclopédique, fondé par le saint-simonien Édouard Charton en 1833. Il paraît d’abord sous forme de fascicules hebdomadaires de 8 pages vendus 2 sous, puis devient mensuel en 1850.

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La Mode illustrée    

Eugénie Desnoyers, épouse Charles Mertzdorff, est abonnée par ses parents à ce périodique (lettre du 19 février 1872). La Mode illustrée : journal de la famille, est un hebdomadaire (format in-folio) qui paraît de 1860 à 1937.

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Le Monde illustré

Eugénie Desnoyers demande qu’on lui envoie cette revue (13 septembre 1863).
Le Monde illustré est un hebdomadaire qui paraît de 1857 à 1938.

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Le Moniteur universel

Le Moniteur « renferme la nomination [d’André Marie Constant Duméril] au grade de Commandeur et un rapport très flatteur du ministre à l'empereur au sujet de cette nomination » signale Caroline Duméril (13 mai 1860). Charles Mertzdorff envoie le Moniteur à son épouse Eugénie Desnoyers (12 août 1870 B). Alphonse Milne-Edwards lit le Moniteur (15 juillet 1870).
Le Moniteur universel paraît de 1811 à 1901. Le Moniteur est un quotidien, organe du gouvernement jusqu'en 1868. En 1869 la partie officielle disparaît et le monopole est accordé au Journal officiel de l'Empire français. En 1851 son format est agrandi et il obtient de brillants collaborateurs littéraires : Gautier, Champfleury, Feuillet, Houssaye, Mérimée, Méry, About, Murger et Sainte-Beuve (qui conserve une certaine indépendance). En 1861, il tire à 17 000 exemplaires.

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La Nouvelle France  

Guy Colmet Daâge, gendre de Léon Damas Froissart, s’occupe de la publication de cette revue bi-mensuelle, de format In-8, fondée en novembre 1917 à Paris.
En décembre 1917 Léon Damas Froissart commente : « La Nouvelle France occupe Guy (et Madeleine) : on était plus satisfait du n°3 que des 2 premiers numéros qui ont été pour ainsi dire imposés par des initiateurs. Le n°3 est en effet assez bien et je dirais volontiers trop bien. C’est de la bonne morale politique et patriotique, mais on y a trop la volonté de n’être pas agressif : or je crois que le lecteur est une maman qui aime bien, à ce qu’on tienne son enfant en éveil par de la polémique. Quelques idées même un peu subversives venant du front sous forme de lettres, tiendraient mieux l’esprit en éveil. Les gens du front ont assez à se plaindre des gens de l’intérieur pour dire à chacun son fait. [ ] On ne fait pas de politique au front, me répond-on. Appelez cela de la politique si vous voulez : il est certain que le front a de nombreux sujets de mécontentement : qu’on fasse un journal où il puisse le dire si on veut que ce journal soir lu au front et à l’Intérieur. »

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La Presse

Charles Mertzdorff consulte la Presse pour connaître les nouvelles dispositions concernant les droits de douanes (11 mai 1860).
Promoteur du quotidien populaire, bon marché, au fort tirage, attirant la publicité, Émile de Girardin fonde La Presse en 1836. L’abonnement est fixé à 40 francs, au lieu de 80. Hugo, Balzac, Dumas, Gautier, Sand (en 1857) collaborent au journal. Progressiste, La Presse s’adresse à un public d’hommes d’affaires et à une clientèle libérale, attentive aux informations relatives à l’Allemagne. La Presse défend les thèses protectionnistes. Sous le Second empire, La Presse tire à 20 000 exemplaires environ.

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Revue britannique

La Revue britannique, ou Choix d'articles traduits des meilleurs écrits périodiques de la Grande-Bretagne, sur la littérature, les beaux-arts, les arts industriels, l'agriculture, le commerce, l'économie politique, les finances, la législation, etc. est un mensuel qui a ses bureaux à Paris et paraît de 1825 à 1901. En 1866 la Revue britannique tire à 2 000 exemplaires.
Cette revue est lue chez les Duméril, les Desnoyers et les Mertzdorff.
Caroline Duméril (22 ans) commente pour sa cousine ses lectures des feuilletons parus dans la Revue Britannique (5 mars 1858). Eugénie Desnoyers, nouvelle épouse de Charles Mertzdorff, demande à son père de lui envoyer « les numéros de l'année de la revue britannique, ce sera le moyen de voir si elle plaît à Charles et si nous voulons continuer l’abonnement » (11 mai 1864), ce qui est fait (mai 1864). Eugénie signale la réception de la Revue Britannique (7 juillet 1864 ; 3 février 1865). Par testament, Louise Elisabeth Morizot, veuve de Léonard Boulez, lègue à Jules Desnoyers toute sa collection de Revue Britannique (1860).

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Revue Des Deux Mondes  

Marie Mertzdorff- de Fréville signale à son père : « je lis des articles de ta Revue des 2 Mondes » (22 janvier 1881).
Le périodique, qui paraît de 1829 à 1971, est fondé par Prosper Mauroy et Pierre de Ségur-Dupeyron. Les « deux mondes » du titre renvoient à l’Europe et à l’Amérique. Il absorbe le Journal des voyages, découvertes et navigations modernes en 1830. En 1831 il est racheté par Auffray avec François Buloz (1804-1877) à la direction (1831-1877). Charles Buloz (1843-1905) prend la direction de la publication de 1877 à 1893. Au croisement de l’histoire, de la littérature et de la politique, la revue souhaite incarner, avec « modération et indépendance », l’humanisme hérité des Lumières, dans un souci de connaissance et de curiosité pour toutes les sociétés extra-européennes.

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Revue encyclopédique

André Marie Constant Duméril publie dans la Revue encyclopédique (mai 1823).
Marc Antoine Jullien désireux de vulgariser les sciences, fonde en 1819 la Revue encyclopédique, qu'il dirige jusqu'en 1831 ; elle est ensuite dirigée par les saint-simoniens Hippolyte Carnot et Pierre Leroux. Cette revue s’intéresse largement à l’Europe et aux problèmes économiques sous la Restauration.

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Le Siècle

Un correspondant d’André Marie Constant Duméril, Georges Louis Duvernoy, lui écrit que c’est par le Siècle qu’il a appris la nomination d’Auguste Duméril (fin août-début septembre 1844).
En 1836, au moment où Émile de Girardin crée La Presse, Armand Dutacq lance Le Siècle. Ce journal politique, littéraire et d'économie sociale, qui paraît jusque vers 1932, se veut lui aussi un quotidien bon marché et ils ont un lectorat comparable. Tous deux publient Balzac en feuilleton. Sous la monarchie de Juillet, le Siècle est l’organe de la gauche dynastique, accusé d’anticléricalisme. La partie littéraire est dirigée par Louis Desnoyers.

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Le Spectateur

Auguste Duméril l’aîné apprend à leur mère que son frère  Jean Charles Antoine Duméril « est l'un des rédacteurs d'un journal intitulé Le Spectateur, dont le 1er N° doit paraître dans le courant de cette décade-ci. Il m'en parla la dernière fois que je le vis, il y a 5 à 6 jours, je ne crus pas devoir l'interroger ni sur le nombre de feuillets qui paraîtra par décade, ni sur les noms de ses collaborateurs. Il est probable qu'il vous enverra ce journal. » (23 novembre 1795).
Le Spectateur français ou l'Ami des citoyens paraît du 19 février au 5 avril 1795. Il fait suite à L'Ami des citoyens, journal du commerce et des arts fondé par Tallien et « une société de patriotes » (1791-1795).

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Le Télégramme du Pas-de-Calais  

Le Télégramme est cité par Emilie Mertzdorff-Froissart (7 novembre 1914).
C’est un quotidien républicain modéré, publié à Boulogne, qui paraît de 1905 à 1944. Dès 1915, il est le journal de la région qui connaît la plus forte progression. En l’absence des quotidiens lillois, il devient Le Télégramme du Nord, du Pas-de-Calais et de la Somme, avec 5 éditions régionales. Son tirage est multiplié par 5, passant de 20 000 exemplaires en 1913 à 100 000 exemplaires en juillet 1915. En septembre 1915, il lance une édition du soir, Le Télégramme du Soir. [Jean-Paul Visse, La presse du Nord et du Pas-de-Calais au temps de l'Echo du Nord: 1819-1944, Presses Universitaires du Septentrion, 2004].

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Le Temps

Charles Mertzdorff est un lecteur assidu de la presse, en particulier du Temps (27 juillet 1868), « mon Temps », écrit-il le 8 mai 1866.

Ce quotidien, format grand folio, est fondé par le protestant Auguste Nefftzer ; il paraît de 1861 à 1942. à l’origine, les capitaux proviennent en particulier des milieux alsaciens (Mme André Koechlin) et protestants libéraux. La rédaction comprend, parmi d’autres, Edmond Scherer et Charles Dollfus. Le prospectus annonce que « Le Temps ne relèvera d’aucun parti, d’aucune secte, d’aucune coterie ». Il préconise un libéralisme qui ne s’attache pas, à ce moment-là, à une forme particulière de gouvernement. Il défend le libre-échange. Il veut fournir une information objective et diversifiée : par exemple, les articles de Louis Blanc font connaître l’Angleterre. En 1861 il est tiré à 3 200 exemplaires, 1864 à 10 000, en 1866 à 9 600. Lors du plébiscite de mai 1870, Le Temps prêche l’abstention. Les chroniques de Ludovic Halévy pendant la guerre de 1870 sont ensuite publiées en volume.

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The Times

cité le 26 février 1871
The Times est publié à Londres depuis 1788.

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journaux scientifiques en lien avec la correspondance       

Annales du Muséum national d'histoire naturelle

André Marie Constant Duméril publie dans les Mémoires du Muséum d'histoire naturelle (1828).
Les Annales du Muséum national d'histoire naturelle paraissent de 1802 (tome 1) à 1813 (tome 20), plus un tome 21 en 1827 ; éditeur : Levrault.
Les Annales du Muséum prennent ensuite des titres successifs :
Mémoires du Muséum d'histoire naturelle, de 1815 (tome 1) à 1832 (tome 20)  ; éditeur : G. Dufour
Nouvelles annales du Muséum d'histoire naturelle, ou recueil de mémoires publiés par les professeurs de cet établissement... sur l'histoire naturelle, l'anatomie et la chimie, de 1832 (tome 1) à 1835 (tome 4) ; éditeur : Roret
Archives du Muséum d'histoire naturelle, de 1839 (tome 1) à 1858/1861 (tome 10) ; éditeur : Gide
Nouvelles archives du Muséum d'histoire naturelle, de 1865 (tome 1) à 1874 (tome 10) ; 2e série, de 1878 (tome 1) à 1888 (tome 10), jusqu’à la 5e série, de 1909 à 1914
Archives du Muséum national d'histoire naturelle, 6e série, à partir de 1926
Le supplément : Bulletin des Nouvelles archives du Muséum d'histoire naturelle, paraît de 1865 à 1913 et les tables : 1802-1813 en 1827 ; 1815-1832 en 1832 ; 1839-1888 en 1888 ; 1889-1898 en 1898 ; 1899-1908 en 1908.

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Archives générales de médecine

Une lettre de Bretonneau à Duméril (décembre 1826) est relative à la parution d’une note du premier sur l’alun, à paraître dans les Archives.
Les Archives générales de médecine paraissent de 1823 à 1914. C’est un des très nombreux titres de la presse médicale, qui se multiplient sous le Second Empire.

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Bulletin de l'Académie nationale de médecine
Bulletin de l’Académie royale de médecine
Bulletin de l'Académie impériale de médecine
Bulletin de l'Académie de médecine

André Marie Constant Duméril publie dans Bulletin de l’Académie royale de médecine en 1840.
Ce Bulletin prend des titres successifs. Sa périodicité varie également : bimensuel, hebdomadaire, mensuel. Il paraît depuis 1836. En 1915, il absorbe les Mémoires de l'Académie de médecine (Paris). Ses directeurs de publication sont Louis Charles Roche (1836-1840) ; Raphaël Blanchard (1836-1840) ; Étienne Pariset (1836-1846) ; Jean Baptiste Édouard Bousquet (1836-1850) ; Auguste Gérardin (1840-1843) ; Frédéric Dubois (1843-1872) ; François Mêlier (1845-1849) ; Camille Melchior Gibert (1849-1855) ; Jean Anne Henri Depaul (1855-1858) ; Alphonse Devergie (1858-1861) ; Charles-Philippe Robin (1861-1862) ; Jules Béclard (1862-1886) ; Henri Roger (1873-1878) ; Jules Bergeron (1882-1900); Adrien Proust (1883-1889).

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Bulletin de l'École de médecine de Paris et de la Société établie dans son sein
Bulletin de la Faculté de médecine de Paris

André Marie Constant Duméril est éditeur scientifique du Bulletin de 1811 à 1821.
Ce périodique paraît de 1804 à 1821, format In-8.

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Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences

Ces Comptes rendus hebdomadaires sont publiés par les secrétaires perpétuels de 1835 à 1965, en 261 volumes.
André Marie Constant Duméril publie dans les Comptes rendus des séances de l’Académie des sciences en 1838 et 1842.

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Gazette de santé

Un article de la Gazette de santé est consacré au concours de recrutement du professeur adjoint à la chaire de zoologie de l’Institut (lettre du 10 mai 1812 d’André Marie Constant Duméril, évincé).
La Gazette de santé, contenant les nouvelles découvertes sur les moyens de se bien porter & de guérir quand on est malade paraît de 1773 à 1829, chez Ruault à Paris. De 1790 à juin 1804 elle est remplacée par le Journal de médecine, chirurgie, pharmacie, &c. En 1830, elle devient la Gazette médicale de Paris, journal de médecine et des sciences accessoires. Hebdomadaire jusqu’en 1789, elle est ensuite livrée trois fois par mois (1804-1829).

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Journal d'histoire naturelle

Dès son arrivée à Paris en 1795, André Marie Constant Duméril rencontre des fondateurs de cette publication, Lamarck et Haüy.
Le tome premier du Journal d'histoire naturelle annonce : Choix de mémoires sur divers objets d'histoire naturelle, par MM. Lamarck, Bruguière, Olivier, Hauy et Pelletier. Formant les collections du Journal d'histoire naturelle. Les 21 fascicules de ce bimensuel sont publiés à Paris en 1792, chez les directeurs de l'Imprimerie du Cercle social. Il est suspendu après le départ d'Olivier et de Bruguière pour un voyage en Orient. Chaque livraison comprend 40 pages et 2 planches gravées sur cuivre.

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Journal de médecine, chirurgie, pharmacie, &c.

Le Journal de médecine paraît de 1758 à 1817. De 1790 à 1804, il remplace la Gazette de santé. A partir de 1812 il contient les travaux de la Société médicale d'émulation, dont des tirés à part constituent les tomes 1-3 des Bulletins. Alexis Boyer est directeur de publication de 1800 à 1814 avec Jean Nicolas Corvisart et Jean Jacques Leroux (jusqu’en 1817). Le Journal de médecine devient en 1817 le Nouveau journal de médecine, chirurgie, pharmacie, etc. (1818-1822).

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Journal de physique, de chimie, d'histoire naturelle et des arts

André Marie Constant Duméril rappelle un mémoire qu’il avait « inséré en l'an 8 dans le journal de Physique » (26 août 1805).
Le Journal de physique, de chimie, d'histoire naturelle et des arts est un mensuel qui paraît de janvier 1794 à juin 1823 en 53 volumes in-4 chez l’éditeur Cuchet. Il fait suite aux Observations sur la physique, sur l'histoire naturelle et sur les arts. Il est dirigé par Jean Claude de La Métherie, secondé par Henri Marie Ducrotay.

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Mémoires de l'Académie des sciences de l'Institut de France

André Marie Constant Duméril publie dans les Mémoires de l’académie des sciences en 1853, 1856, 1860.
Ce périodique est publié par l’Académie des sciences de 1816 à 1949. Il prend le titre de Mémoires de l'Académie royale des sciences de l'Institut de France (1816-1847) et Mémoires de l'Académie des sciences de l'Institut impérial de France (1860-1870). Il fait suite aux Mémoires de la Classe des sciences mathématiques et physiques de l'Institut national de France.

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Mémoires de physique et de chimie de la Société d'Arcueil

François Delaroche est proche de la Société d'Arcueil qui publie à Paris ce périodique de 1807 à 1809.

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[Les notices sur les journaux proviennent, essentiellement, de l’Histoire de la presse française, tome 2 : de 1815 à 1871 (publiée sous la direction de Claude Bellanger, Jacques Godechot, Pierre Guiral et Fernand Terrou, PUF, 1969, 465 p.) et du catalogue de la BNF]


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «La presse», correspondancefamiliale [En ligne], Compléments historiographiques, Monographies, vie intellectuelle,mis à jour le : 03/06/2019

Danièle Poublan

Cécile Dauphin

Centre de recherches historiques
EHESS
54 boulevard Raspail
F-75006 Paris