1874 |
1874-05
Félicité Duméril (épouse Duméril)Samedi 23 janvier 1874
Lettre de Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril (Morschwiller) à Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Paris)
Samedi 23 Janvier 1874.1
Ma bien chère Aglaé,
Quelle bonne nouvelle renfermait ta dernière lettre au sujet de notre chère petite Marie2, elle a passé un moment qui donne toujours quelque préoccupation et grâce à Dieu tout s’est fait pour le mieux dans cette chère santé. Maintenant j’espère que sa croissance va s’arrêter car j’étais quelquefois un peu tourmentée de la voir tant grandir. Contrairement à bien des personnes, je n’ai jamais souhaité de grandes tailles, ayant remarqué souvent que c’était une cause de fatigue et d’affaiblissement.
hier nous avons eu le plaisir de dîner ici avec Charles3, ai-je besoin de te dire combien je l’ai questionné sur tous les êtres chéris que nous avons à Paris.
Nos petites4 vont parfaitement, mais toi, ma chère enfant, tu ne donnes pas à ta santé les soins qui seraient nécessaires et que tu t’entends si parfaitement à prodiguer aux autres. Cependant en vue de ceux qui t’aiment tant, tu devrais faire envers toi ce que tu fais envers les autres. Il faut en tout une mesure et ne pas faire au-dessus des forces. Promets-moi, je t’en prie, de te reposer en entreprenant pas trop de choses. Notre cher Charles m’a remis hier un bien beau manteau, mille remerciements pour les soins que tu y as mis, je suis extrêmement touchée de ce cadeau mais je regrette cette dépense qui a été faite pour moi. Je ne te parle pas de M. Alphonse5, tu sais combien nous sommes de moitié avec toi et les tiens dans la préoccupation de cette affaire si importante qui va se décider. Espérons qu’elle aura pour notre si cher et bon ami l’issue que nous désirons.
Adieu ma bien chère Aglaé, je t’embrasse comme je t’aime ainsi que nos chères petites. J’embrasse aussi ta bonne mère6 et tes sœurs7. Le charmant tabouret de ma petite Emilie m’a été apporté hier, il m’est doux de le regarder ainsi que les chaises en tapisserie, ouvrage si précieux pour moi.
Félicité Duméril
Chaque jour j’attends une lettre des chers habitants de Besançon8.
Mon mari9 et Léon10 vont fort bien et vous envoient à tous mille amitiés.
Notes
Notice bibliographique
D’après l’original
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