1874 |
1874-21
Marie MertzdorffJeudi 2 avril 1874
Lettre de Marie Mertzdorff (Paris) à son père Charles Mertzdorff (Vieux-Thann)
Paris le 2 Avril 1874
Mon Père chéri,
Je commence cette lettre avant de partir chez bonne-maman1 où nous déjeunons comme de coutume seulement comme c’est le Jeudi saint Emilie2 n’a pas eu de catéchisme et nous avons été à la messe. Cette après-midi nous n’aurons pas nos amies aussi allons-nous un peu travailler.
Hier Mercredi nous avions notre cours3. Décidément je n’ai pas de bonheur mon petit papa figure-toi que je n’ai fait qu’une faute dans ma dictée et cette petite coquine de Marthe4 qui l’a faite 0 faute, je n’ai été que seconde, continuation de mon infortune je suis seconde en grammaire écrite mais je n’ai pas eu de cachet car il était trop mal, juge des autres ! Pauline Dupoirieux seule avait bien fait.
Quand à Emilie 1ère en carte de géographie sur toute sa classe 2e en Dictée même place en géographie verbale.
Mon cher Papa me voilà rentrée je me mets vite à t’écrire nous avons trouvé bonne-maman beaucoup mieux et même si le temps est beau elle ira Dimanche à Montmorency. J’ai pris ensuite ma leçon d’allemand5 qui a été très longue puis comme Friquet n’avait pas eu encore de récréation et qu’elle en avait assez envie nous avons été chez Marthe6 où nous avons fait une partie de croquet, elle y est encore et Mme Pavet7 va la ramener dans quelques instants.
Il est arrivé ce matin une lettre pour que je t’envoie.
As-tu pensé à la petite commission de Mme Festugière8 ?
Nous avons de grands projets pour notre semaine de Pâques nous irons probablement Jeudi avec nos amies oncle et tante9 à Montmorency, Mme Baudrillart10 a presque promis Henriette11 ; tante n’a pas encore la réponse de Mme Arnould12. Quelle bonne partie hein petit père c’est bien dommage que tu ne sois pas avec nous.
Lundi nous irons à Passy voir Pauline Dupoirieux <autre plaisir>. Mlle Bosvy ne viendra ni Vendredi ni Lundi mais Mardi.
Ne crois cependant pas papa chéri que Mme Charrier13 ne nous ait rien donné à faire ; ce serait une erreur mais j’espère qu’en nous dépêchant nous y arriverons.
Le temps est beau cependant il y a pas mal de vent ce qui fait croire à la pluie. La végétation fait des progrès extrêmement rapides les <allées> sont toutes vertes et d’un vert si tendre que cela repose la vue.
Nous n’avons pas entendu parler de nos amies Berger14 je pense cependant qu’elles viendront nous voir avec leur tante15.
Adieu, mon père chéri, je te quitte en t’embrassant de toutes mes forces. Tout le monde me charge de bien des choses pour toi.
Ta fille
Marie M.
Notes
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer ce document
Document(s) à télécharger
Index
Compléments historiographiques
Cécile Dauphin
Centre de recherches historiques
EHESS
54 boulevard Raspail
F-75006 Paris