1813 |
1813-10
André Marie Constant DumérilDimanche 5 décembre 1813
Lettre d’André Marie Constant Duméril (Paris) à son père François Jean Charles Duméril (Amiens)
n°224
Mon cher père j’ai reçu votre lettre dernière et sans date qui renfermait celles à l’adresse de MM. Maduel et Creton. j’ai porté ces lettres. je n’ai pas trouvé le premier de ces messieurs, le second m’a promis de vous répondre quand il aurait les renseignements nécessaires. je suis allé également chez Monsieur Gransire qui m’a mis au courant de ses démarches et qui m’a même écrit la lettre ci-jointe. le premier de ce mois lorsque j’aurai revu ce monsieur je m’entendrai avec lui pour les démarches ultérieures. je profite de l’occasion que vient m’offrir à la hâte le cousin Dumont1 pour vous écrire ce billet dans lequel je renferme la lettre de M. Gransire. je n’ai guère de moments libres que le dimanche allant tous les jours le matin à mon hospice et faisant leçon tous les jours à l’école jusqu’au 1er janvier. Monsieur Dumont m’a communiqué la lettre de ma sœur Reine2 et j’ai appris par là le voyage de mon frère Auguste3 et de sa famille dont il ne m’avait pas parlé dans plusieurs lettres que j’ai reçues de lui depuis mon retour. j’ai appris aussi avec surprise la décision de Montfleury4. Le Général Dejean5 m’avait laissé espérer que Wesel n’aurait rien à craindre, les coalisés ayant porté leurs forces sur un autre point.
Le Général Auguste Dejean6 est attendu ici ces jours-ci. il n’a éprouvé aucun accident personnel quoiqu’il ait eu un cheval tué sous lui. mais son beau-frère7 a été tué à la Bataille d’Hanau, on a toujours eu de ses nouvelles ici avec celles des grandes affaires. nous n’en n’avons pas du jeune Rigollot.
on m’a volé, il y a eu mercredi huit jours, 22 pièces d’argenterie. le vol a été si précipité qu’on a laissé dans le panier sept fourchettes, trois autres couverts, beaucoup de petites cuillères, des cuillères à ragoût, un louche et autres pièces d’argenterie qui étaient sur la même planche du buffet. malgré mes démarches à la police, on n’a encore aucun indice sur le coupable.
nous nous portons tous très bien. je vous écrirai plus en détail l’un de ces jours.
j’embrasse tendrement toute la famille et ma femme8 se joint à moi. votre fils
C. Duméril
Dimanche 5 décembre.
Annexes
Notes
Notice bibliographique
D’après l’original (il existe également une copie dans le livre des Lettres de Monsieur Constant Duméril, 3ème volume, p. 111-113)
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