1791 |

1791-24

André Marie Constant Duméril

Mardi 15 novembre 1791

Lettre d’André Marie Constant Duméril (Rouen) à son père François Jean Charles Duméril (Amiens) contenant copie d’une lettre de Louis Joseph Deu de Perthes à André Marie Constant Duméril

Mardi 15 novembre 1791

Mardi 15 novembre 1791

n°25

Rouen ce 15 9bre 1791

Papa,

J’ai reçu avec la vôtre la lettre la plus obligeante possible de la part de M. D’Eu1, je vais vous en citer quelques phrases :

« Vous sentez vivement votre perte : il vous dirigeait dans vos études et s’occupait du moyen de vous faire embrasser un état analogue à vos goûts, et qui vous mît dans le cas de cultiver des connaissances pour lesquelles vous aviez des dispositions... S’il était nécessaire à Mme Thillaye2, si elle avait besoin de vous pour conduire son commerce dans ces premiers instants, je sens que vous pensez trop bien et que vous êtes trop reconnaissant pour l’abandonner... avez-vous étudié les mathématiques ? M. Thillaye ne vous a-t-il pas fait faire des connaissances utiles à Rouen... Si vous aviez des éléments de chimie et que vous fussiez absolument décidé à suivre cette partie du consentement de vos parents M. Louis Bosc (c’est le M. qui fait passer nos lettres), ami de M. Thillaye et le mien, pourrait trouver à vous placer à Paris. Je lui en touche quelque chose en lui adressant cette lettre etc... Si vos parents se décidaient à vous laisser suivre la partie de la pharmacie, j’espérais beaucoup de l’ami de M. Thillaye qui est aussi le mien... votre douleur ne vous permet peut-être pas de vous occuper en ce moment de ce projet. J’y reviendrai lorsque les circonstances vous permettront de vous en occuper etc. »  

Que pouvais-je répondre à des offres si obligeantes ? rien, sans vous consulter, lisez la lettre que j’adresse à M. D’Eu, voyez le et écrivez-moi par M. Cézille. M. Legendre est ici ; Il a oublié de passer à la maison. J’ai commencé hier les mathématiques. J’aurai peut-être besoin de quelques livres. J’espère que vous ne me les refuserez pas. Je suis étonné que sur 8 lettres que j’ai écrites à ma sœur3 elle n’en avait reçu aucune. Je n’ai pas demandé à maman4 de sabots d’écreux, mais des chaussons d’écreux pour mettre des souliers. Bien des choses à toutes les personnes qui s’intéressent à moi.

Je vous embrasse et toute la famille

Votre fils Constant Duméril

Notes

2 La veuve de Jacques François René Thillaye, née Platel.
3 Reine Duméril.
4 Rosalie Duval.

Notice bibliographique

D’après le livre des Lettres de Monsieur Constant Duméril, 1er volume, p.79-80


Pour citer ce document

André Marie Constant Duméril, «Mardi 15 novembre 1791», correspondancefamiliale [En ligne], Correspondance familiale, 1790-1799, 1791,mis à jour le : 18/09/2006

Danièle Poublan

Cécile Dauphin

Centre de recherches historiques
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