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1856-18
Caroline DumérilSamedi 15 novembre 1856
Lettre de Caroline Duméril (Paris) à sa cousine Isabelle Latham (Trouville)
Paris 15 Novembre 1856
J’ai été bien contente de recevoir ta petite lettre, ma chère Isabelle, et d’apprendre que le livre que je t’ai prêté t’a intéressé ; j’étais sûre que tu le dévorerais car j’en ai fait autant à ton âge et depuis chaque fois que j’y ai remis le nez j’ai eu peine à le laisser là.
Quoique cette pauvre Mathilde1 ne vienne à Paris que pour un sujet bien ennuyeux, nous n’en sommes pas moins fort contents de la voir ; c’est vraiment une charmante jeune fille, si bonne et si affectueuse ; à chaque voyage, je l’aime plus parce que je la connais mieux.
Comme tu le dis, j’ai fait la connaissance de ma nouvelle cousine2, je l’ai vue deux fois, d’abord chez bon-papa3 et ensuite à une soirée de famille chez mon cousin Horace Say. Je l’ai trouvée fort agréable et ayant l’air très jeune, je l’ai surtout bien vue chez mon cousin où elle a causé toute la soirée, à côté de moi, avec Lucie, Edgard et Fernand4.
J’ai fait ta commission pour les estompes, mon oncle5 s’en est occupé et nous les remettrons à ton oncle Pochet6.
Me voilà bien contente car toutes mes amies reviennent la semaine prochaine ; les demoiselles Desnoyers7 arrivent Lundi ; tu comprends combien c’est bon de se retrouver et de penser que l’on va passer tout un hiver les unes à côté des autres et que par conséquent l’on pourra bien causer et rire ensemble. Je regrette souvent que nous n’habitions pas la même ville, toi et moi car je suis sûre que nous nous entendrions parfaitement et que nous aimerions beaucoup aussi les bavardages à deux.
Je ne te donne des détails sur aucun de nous car Mathilde pourra te parler de chacun et de chacune ; d’ailleurs à part les engelures qui nous tracassent Adèle8 et moi nous nous portons tous fort bien.
Maman9 te prie de présenter ses souvenirs affectueux à Mlle Pilet10 et je me joins à elle.
Adieu ma chère Isabelle, ne m’oublie pas auprès de ton père11 et reçois avec un bon baiser l’assurance de ma bien sincère affection.
Tout à toi
ta cousine Caroline Duméril
Notes
Notice bibliographique
D’après l’original
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