1807 |
1807-02
André Marie Constant DumérilVendredi 30 janvier 1807
Lettre d’André Marie Constant Duméril (Paris) à sa mère Rosalie Duval (Amiens)
N°179
Ma chère Mère
Auguste1 est arrivé en parfaite santé. je l’ai trouvé beaucoup engraissé. il devait vous écrire hier mais il vient de me dire qu’il lui avait été impossible parce qu’il avait été continuellement en course pour ses affaires. le Ministre2 le placera comme économe d’un Hôpital militaire à l’intérieur à la première place qui se trouvera vacante, il me l’avait déjà promis et il lui a répété. il lui a même offert celui de Venise. mais nous avons cru qu’il ferait mieux d’attendre.
j’avais aussi reçu des nouvelles de Montfleury3 qui me donnait tous les détails que vous avez bien voulu nous relater. il s’excuse par rapport au Ministre en disant que le commissaire ordonnateur s’est plaint de ce qu’il adressait directement ses lettres au Ministre sans les faire passer sous son couvert. je crois bien que s’il a écrit des lettres administratives au général4 il a eu tort ; mais il pouvait très bien mettre dans son envoi une lettre particulière dans laquelle il n’aurait parlé que de sa reconnaissance. je lui répondrai un de ces jours et je lui dirai cela. Auguste vous écrira probablement demain lui-même. il se reproche son long silence avec vous ; mais il savait que je vous donnais de ses nouvelles chaque fois que j’en recevais.
Alphonsine5 a reçu votre lettre hier avec un grand plaisir. elle continue de se très bien porter et il est probable que l’événement sera heureux.
je suis dans une situation peut-être favorable pour l’institut. M. Broussonet l’un des membres de la zoologie et d’anatomie et professeur actuel à Montpellier a une attaque d’apoplexie, depuis qu’on a appris cette nouvelle on n’en n’a pas eu d’autres. s’il succombait, je serais très probablement sur les rangs avec MM. Geoffroy, Péron et Latreille et je ne vous cache pas que j’ai lieu de penser que je serai le plus porté au moins dans la section6.
je vous embrasse bien tendrement. alphonsine me charge bien de ne pas l’oublier auprès de toute la famille.
Votre fils. C. Duméril,
30 janvier 1807.
Annexes
Notes
Notice bibliographique
D’après l’original (il existe également une copie dans le livre des Lettres de Monsieur Constant Duméril, 2ème volume, p.168-170)
Pour citer ce document
Index
Compléments historiographiques
Cécile Dauphin
Centre de recherches historiques
EHESS
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