1813 |
1813-07
André Marie Constant DumérilJeudi 9 septembre 1813
Lettre d’André Marie Constant Duméril (Paris) à son père François Jean Charles Duméril (Amiens)
N°222
Paris le 9 septembre 1813
C.DUMERIL, Commissaire du Gouvernement pour présider les jurys de Médecine des Départements, Membre de la commission des Remèdes secrets, Professeur de la Faculté de Médecine de Paris, Secrétaire de la Société établie en son sein, etc.
A son père
M1on cher père,
Vous voyez bien que je ne suis pas encore parti : je ne me mets en route avec Monsieur Cloquet que le 12 de ce mois2. il m’est resté depuis mon érysipèle3 un léger engorgement au col que j’ai négligé croyant qu’il se résoudrait à la longue ; mais au lieu de se fondre, comme je l’espérais, depuis une quinzaine de jours il y avait de la fluctuation. j’ai employé inutilement des remèdes intérieurs et externes rien ne servait et craignant une suppuration plutôt gênante que douloureuse en voyage, j’ai pris le parti d’aller me faire donner des douches d’eau minérale artificielle. j’en ai pris trois et déjà il y a un changement manifeste dans ma tumeur. Monsieur Salleron qui m’a vu ces jours-ci et qui a pu juger aujourd’hui de la différence qui est bien évidente vous dira que ce mal n’est pas grand-chose et nullement inquiétant. j’espère que les deux douches qui me restent à prendre me seront encore très utiles et que je partirai avec le plein espoir d’une santé complète sans suppuration.
J’ai écrit à Montfleury4 à Wesel. d’après ce que l’on m’a dit de la supériorité de ses professeurs, je conseille encore une année d’études à amiens. pour l’année prochaine, je pense qu’il faudra que son père fasse la dépense de son séjour à Paris dans un lycée d’où j’espère le faire tirer s’il se distingue, pour entrer aux écoles normales, il fera ainsi son chemin par lui-même.
toute ma petite famille est fort bien : nous avons passé hier la journée à Sceaux où nous nous sommes fait conduire en berline, c’était la première grande sortie que faisait mon petit Auguste5 qui engraisse à vue d’œil et devient d’une gaieté charmante.
Nous vous embrassons bien tendrement
C. Duméril
Annexes
Notes
Notice bibliographique
D’après l’original (il existe également une copie dans le livre des Lettres de Monsieur Constant Duméril, 3ème volume, p. 106-108)
Pour citer ce document
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Compléments historiographiques
Cécile Dauphin
Centre de recherches historiques
EHESS
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