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Institution Morin à Fontenay-aux-Roses

Auguste Duméril (né en 1812) entre à la pension de M. Morin à Fontenay-aux-Roses le 1er juin 1824 (précision notée par sa grand-tante Elisabeth Castanet dans ses Carnets) ; son cousin Henri Delaroche (né en 1816) est pensionnaires dans cette institution à la fin des années 1820.

M. Morin dirige deux établissements d’enseignement, l’un à Paris, 29 rue Louis-le-Grand, l’autre à Fontenay. Là, l’institution occupe jusqu’en 1831 « une habitation seigneuriale » entourée d’un parc et de jardins (d’après les Souvenirs de François Chon) ; les locaux sont par la suite repris en partie par le Collège sainte-Barbe. L’originalité de l’enseignement mise en avant par le Journal d’Education, qui rend compte de la distribution des prix en juillet 1828, tient à l’enseignement à la fois des matières scientifiques et classiques, et aux méthodes pédagogiques. De l’apprentissage de la lecture et de l’écriture jusqu’à la rhétorique, les jeunes gens étudient la botanique, la chimie, la physique, l’histoire, le dessin, la géographie « ancienne et moderne », une langue vivante ; la méthode pestalozzienne est appliquée à l’enseignement des mathématiques élémentaires et celle de Jean Jacques Ordinaire à l’enseignement des langues mortes (méthode mutuelle). Les jeunes gens sont préparés pour entrer à l’école polytechnique.

L’abbé Desnoyers est aumônier de l’institution de Fontenay.

En 1837, le Recueil industriel, manufacturier et commercial…(par J.G.V. de Moléon et M.A. Jullien, pages 183-187) fait l’éloge de l’enseignement de M. Morin et de M. Belèze, son gendre et associé. Il est précisé que la méthode d’enseignement originale, faite pour « instruire en amusant », est basée sur la diversité des matières étudiées, l’interrogation orale des élèves puis la rédaction écrite après qu’ils ont écouté le professeur, et le respect des rythmes enfantins. Guillaume Belèze (1803-1878), directeur des études rue Louis-le-Grand, ancien élève de l’école polytechnique, est l’auteur de très nombreux ouvrages pédagogiques. [Arnout] O’Donnel, conseiller d’Etat, le vicomte de Carrière, ancien préfet et le directeur du collège Rollin sont mentionnés parmi les parents qui remercient publiquement M. Morin. L’Almanach-Bottin du commerce de Paris de 1842 mentionne pour l’établissement Morin et Belèze : « externat, demi-pension, internat, répétitions du collège Bourbon, 50 rue Caumartin, ci-devant rue Louis-le-Grand.

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Les professeurs cités* dans les lettres sont : M. Arnault (directeur des études ?), M. Cournand, Maurice Courtial, ancien élève de l’école polytechnique, (M. Courtent), « le père Delattre », M. Didier, Alex Edme Gibon (rhétorique), M. Jacotot (répétiteur de mathématiques), M. Ménagé, M. Merisse, M. Ordinaire

- mais pas Jean Georges Farcy (1800-1830) qui enseigne la philosophie en 1829-1830.

Les élèves cités* dans les lettres sont nombreux : Allard, d’Andigné, Begnier, Bergerot, Berora, Berrie, Auguste Blum, Boulet, Bringeau, Carraby, Chatoney, François Chon, Claus, Henri Cottier, Deserres, Eusèbe Dumaine, Durand, Fidière, Gase Donzel, Guilber, Guillon, L’Héritier, de Janzé (2 frères), Kirgener, Klose, Labarraque, Oscar Thomas Gilbert de Lafayette, Lambert, Lamulatière, Landry, Lange, Lejorne, Lenoir, Meaux, Méjan, Merluche, Milet, Moulard, Noguira, Pétain, Saglio, Tharneyssen, Vandervliet, Paul Vigoureux, Bocquillon dit Wilhem

- mais pas Viollet-le-Duc (1814-1879), qui fréquente également la pension Morin de Fontenay, ni Didelot, élève exemplaire comme Saglio et Moulard (selon le Journal d’Education).

*L’interprétation possible du copiste des lettres rend les orthographes incertaines.


Notice bibliographique


Pour citer ce document

, «Institution Morin à Fontenay-aux-Roses», correspondancefamiliale [En ligne], Compléments historiographiques, Monographies, vie intellectuelle,mis à jour le : 06/12/2012

Danièle Poublan

Cécile Dauphin

Centre de recherches historiques
EHESS
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