1867 |
1867-15
Charles MertzdorffVendredi 1er et samedi 2 novembre 1867 (A)Lettre de Charles Mertzdorff (à Paris pour l’Exposition universelle) à son épouse Eugénie Desnoyers, (Vieux-Thann)
1 9bre 6 h soir
Ma chère Nie
Nous avons quitté, sauf Maman1, les uns & les autres pour l’Exposition chacun à son heure & après déjeuner seulement. Par le bateau2 je m’y suis rendu à Midi, m’y suis fatigué, jusqu’à 4 h. En sortant j’ai trouvé la famille Kestner que j’ai laissé passer, je n’ai fait que serrer la main à M. Risler3. Ces dames ne m’ont pas vu.
Il était trop tard pour faire visite à l’Oncle Mertzdorff4 je suis donc directement rentré au Jardin le tout premier, Papa5 est infatigable il passe journellement 4 à 6 heures à son histoire du travail6. Alfred7 a rendez-vous avec M. Lang. Julien8 flâne.
Je t’avouerai que je suis rentré de si bonne heure pour savoir si tu ne m’avais pas envoyé de dépêche. N’ayant rien reçu je conclu que notre petite Foumichon9 ne va pas mal.
Mais franchement je serais plus volontiers avec Vous.
M. Edwards10 & sa fille Cécile11 viennent de partir pour Blois, faire visite à Mme Pavet12 qui vient de s’installer depuis 4 jours & un ordre de se rendre à Lyon la déplace, la famille est désolée.
La réunion de tant de troupes dans le Midi inquiète13.
Je n’ai pas encore entendu parler affaires. Ce sera pour demain.
J’ai vu M. Favier qui nous enverra un dessin de Jardinière & reprendra la sienne si nécessaire. Il est probable que la 2de sera plus chère que la 1ère.
Je n’ai encore rien fait pour M. Dollfus.
Les objets pour Elise Bonnard14 sont prêts & seront envoyés demain boulevard Magenta. C’est très beau.
Il est probable que je ne retournerai plus à l’Exposition.
Nous ferons, chez nous, les pots de fleurs que tu demandes. Je compte & me réjouis bien de te lire demain matin.
Bonjour. J’ai reçu ta bonne petite lettre qui comme tu penses m’a fait le plus grand plaisir. Me donnant de tous bonnes nouvelles.
Nous avons été hier au soir au Vaudeville voir la famille Benoîton15. C’est gentil, mais les caractères trop exagérés & caricaturés ; quant aux toilettes, il n’y a pas exagération ce sont celles du jour.
Alfred, notre chef à tous, nous fera aller au Palais royal ce soir je vais m’occuper des places. Maman a passé une assez bonne nuit ; mais Papa a ce matin plus mal, il marche un peu de travers & cependant il ira encore aujourd’hui à l’exposition.
Pour moi adieu je vais m’amuser avec M. Ruot au sentier.
Embrasse bien fort tout ce qui t’entoure
tout à toi
Charles Mertzdorff
Samedi matin 8 h.
Notes
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D’après l’original
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Centre de recherches historiques
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