1868 |

1868-05

Charles Mertzdorff

Samedi 18 juillet 1868

Lettre de Charles Mertzdorff (Paris) à son épouse Eugénie Desnoyers (Villers-sur-mer)

Samedi 18 juillet 1868

Samedi 18 juillet 1868

Samedi 18 juillet 1868

Paris Samedi Soir 18 Juillet

Ma chère amie

Arrivé un peu après minuit à la maison1, j’ai trouvé une petite invitation de la part d’Alphonse2 toujours aimable qui m’attendait pour m’offrir une tasse de thé & quelques gâteries. Tu sais qu’il est toujours aimable, mais hier au soir il n’a pas mis tout le désintéressement voulu en pareille circonstance. Il lui importait d’avoir des nouvelles qu’il n’avait pas encore. J’ai passé une bonne demie heure avec lui, nous avons comme de juste parlé beaucoup de vous tous. Je l’ai quitté à 1 h & n’ai fait qu’un somme jusqu’à 7 h du matin. Alfred3 est rentré s’est couché ce qui ne m’a pas empêché de ronfler comme malheureusement tout le monde sait. Ce n’est que le matin, j’ai entendu la maman4 causer avec son bon gros, que je me suis présenté dans un petit déshabillé peu convenable ; mais ayant été reçu j’ai eu bien à faire à répondre à toutes les questions que l’on m’adressait de tout côté. Car Papa & Julien5 se sont mis de la partie.

Tu nous vois, Alfred dans son lit (celui de < >). Moi très vêtu par le bas très décolleté par le haut. Julien un peu plus habillé. Enfin Père & Mère donnant toujours le bon exemple. Nous avons causé ainsi près de 2 heures. L’on s’est habillé & s’est mis à déjeuner à 10 h pour donner plus de liberté aux affaires.

Notre bonne mère a bonne mine, elle ne se sent pas plus mal, cependant tous les soirs elle se couvre la bouche pour ne pas irriter sa gorge. Elle a de l’entrain je l’ai trouvé bien. Quant à Papa il a une mine de santé parfaite. Launay pour lui vaut tous les bains du monde.

Alfred n’a pas changé, il est toujours le même gros, bon garçon se préparant à aller faire visite à ses supérieurs. Il est content de son travail.

Il croit qu’il aura à Montluçon M. Lang pour tout le mois d’Août de sorte que cela dérange un peu les combinaisons de visite que Julien & Maman comptaient lui faire.

Julien a passé hier son dernier examen. Aussi le voilà content & libre. Son frère en profite tout chaud l’a emmené pour la journée. il est probable que Julien s’en ira de suite chez son frère, passer fin du mois ; il faut qu’il soit de nouveau à Paris pour les 5 premiers jours d’Août. Ce ne sera que vers cette époque que vous aurez le plaisir de le voir chez vous.

J’ai trouvé ici une lettre de Léon6 qui ne dit pas grand chose. A l’entendre tout est au mieux.

Je n’ai pas trouvé de lettre ici. Par contre je te remercie bien de m’avoir adressé ta dépêche, je sais qu’il n’est rien arrivé de fâcheux à Vieux Thann.

Alfred est libre demain la journée je reste donc aussi à Paris & ne quitterai que Demain Dimanche soir.

Embrasse bien Aglaé7 & les chères Enfants8.

tout à toi

Charles Mertzdorff

J’ai passé ma journée dans la rue du sentier9. Tu sauras donc combien j’ai eu d’agréments.

Notes

1 Charles Mertzdorff loge à Paris chez ses beaux-parents Desnoyers.
2 Alphonse Milne-Edwards, époux d’Aglaé Desnoyers, la sœur d’Eugénie.
3 Alfred Desnoyers, frère aîné d’Eugénie.
4 Jeanne Target, épouse de Jules Desnoyers.
5 Julien Desnoyers, jeune frère d’Eugénie.
6 Léon Duméril, qui s’occupe de l’usine de Vieux-Thann.
7 Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards.
8 Marie et Emilie Mertzdorff.
9 Charles Mertzdorff avait rendez-vous avec M. Ruot.

Notice bibliographique

D’après l’original


Pour citer ce document

Charles Mertzdorff, «Samedi 18 juillet 1868», correspondancefamiliale [En ligne], Correspondance familiale, 1860-1869, 1868,mis à jour le : 24/01/2013

Danièle Poublan

Cécile Dauphin

Centre de recherches historiques
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