1870 |
1870-102
Jules DesnoyersJeudi 22 septembre 1870
Lettre de Jules Desnoyers (Paris) à sa fille Eugénie, épouse de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann)
paris jeudi 22 Septembre, 4 heures
Ma chère Eugénie,
Je risque de t'adresser ce billet pour vous dire que jusqu'ici nous nous portons tous bien, frères1, sœur2, ta bonne mère3 et moi. On est plein d'entrain et de courage, quoique investis de toutes parts. julien toujours à son même fort4 est activement occupé par la confiance du capitaine. Il a déjà pris les armes plusieurs fois dans le fort et a vu les boulets et les bombes, mais de loin. son fort paraît bien défendu quoique très exposé. Tes deux autres frères ont déjà passé <plusieurs> nuits sur les remparts. Ta sœur s'occupe activement avec plusieurs autres dames que tu connais de l'ambulance dont nous t'avons déjà parlé. Nous avons eu aujourd'hui des nouvelles de julien, sa lettre était d'hier 4 heures du soir (très bonnes je te le répète.)
Je n'ai pas besoin de te dire, Ma chère enfant, avec quelle anxiété nous pensons à l'alsace et combien nous serions heureux d'avoir de vos nouvelles. les dernières sont de mercredi 14 et nous sont parvenues quatre jours après cette date.
Elles étaient bonnes, malgré le voisinage de l'armée ennemie qui le lendemain entrait à Mulhouse et à Cernay. On a dit que depuis ils avaient quitté cette ville quoique restant à Colmar. Nous ne savons rien de plus et peut-être serons-nous longtemps encore sans recevoir les lettres que certainement vous nous aurez écrit soit de Thann, soit de Suisse, où nous vous espérons être avec les enfants5. Nous vous embrassons tous avec la plus tendre affection, le cœur et l'esprit bien troublés, mais pleins de courage.
Ton père tout dévoué
JD.
Bon souvenir et amitiés à M. et Mme Duméril6, auxquels Mme Auguste7 a écrit hier. M. Auguste ne va plus mal.
M. Lafisse8 est à Paris, seul < > souvent < >. Il est sans nouvelles aucunes.
Paris est plein de soldats de gardes mobiles de gardes nationaux qui donnent grande confiance. Nous t'avons écrit plusieurs fois depuis celle de tes lettres où tu m'annonçais ta découverte archéologique.
Ne nous oublie pas auprès de M. et Mme Georges9.
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Notes
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D’après l’original
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