1869 |
1869-35
Eugénie Desnoyers (épouse Mertzdorff)Dimanche et lundi, été 1869
Lettre d’Eugénie Desnoyers, épouse de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à sa sœur Aglaé Desnoyers (épouse Milne-Edwards) (Paris)
Dimanche soir1
Ma chère petite Gla,
Je voudrais bien savoir où en est ta gorge ? Si tu souffres moins, car par cette grande chaleur, il ne faut pas croire qu'on ne s'enrhume pas. Enfin j'aime à penser que ça va mieux et que ce te sera un prétexte pour te reposer, car tu en fais plus que tout le monde, quelle vie active tu mènes. Je comprends que tu aies été contente de revoir Hortense2 et que tu sois allée déjeuner à Louveciennes. Pauvre Bathilde3 comme c'est triste d'être malade quand on a des enfants qui auraient besoin de vous, elle est bien heureuse que sa mère4 et Constance5 soignent pour tout. Comment va Louise Pavet6 ? et les petits enfants fais-lui bien mes amitiés en attendant que je lui écrive.
La jeune Mme Georges7 va bien à ce qu'on dit (mais la voix rauque) elle va partir avec son mari pour le fond de la Suisse pour faire une cure de petit-lait, tous les médecins la lui conseillent, c'est une station sur une montagne ; la petite fille vient avec la bonne chez sa grand'mère Heuchel8, au Vieux-Thann.
Demain nous avons le projet d'aller souper à Wattwiller pour commencer la saison de bains en attendant que l'on puisse apporter de l'eau à la maison, car je me trouve si bien chez nous que je préfère bien ne pas en sortir.
Ne vous imaginez pas que nous soyons les uns ou les autres gravement malades, mais tout le monde nous fait de si grands compliments à Charles9 et à moi sur notre bonne mine et comme Charles répond toujours que l'eau de jouvence c'est Wattwiller ! Il faut bien être fidèle.
Charles prétend que c'est très bon pour ma gorge ; si ça me guérit, il faudra que tu y passes aussi.
Emilie10 a encore de ses petites coliques, ma grosse Mie11 ne rêve que bain froid et je ne lui ai encore offert que des douches !
Les Duméril12 sont venus passer la journée avec nous, après leur départ j'ai fait faire un tour en voiture à ma belle-sœur13 dans la vallée, c'est toujours bien beau. Vous devez, comme nous avoir une grande chaleur ; Et le soleil qu'en disiez-vous la semaine dernière ?
Je t'écris au son de la musique et des chants de gaieté, c'est la fête au village. M. le maire14 vient de faire son tour ; je vais aller voir si les portes sont fermées, tout mon monde est allé faire un tour y compris Cécile15, ce qui me fait plaisir. Pour Victoire16 je cherche toujours à la remplacer, mais je n'ai rien encore. 2 sur lesquelles je prends des renseignements, l'une sortait le soir, et l'autre vient d'avoir un enfant ! ah Que c'est difficile !
Que je te remercie pour ta bonne lettre longue et remplie de détails. Eh bien Marie Buffet17, en voilà de la prospérité, c'est pour les autres.
J'ai là la mousseline pour la robe d'Estelle18, Cécile s'en est occupée et désire la lui envoyer pour qu'elle en profite. elle lui fait dire bien des choses.
Bonsoir, ma chère petite Gla, je t'embrasse de tout cœur, il est 11 h et pour se lever à 6 h il est temps d'aller dormir.
Lundi
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