1874 |

1874-48

Marie Mertzdorff

Dimanche 28 juin 1874 (B)

Lettre de Marie Mertzdorff (Paris) à son père Charles Mertzdorff (Vieux-Thann)

Dimanche 28 juin 1874 (B)

Dimanche 28 juin 1874 (B)

Dimanche 28 Juin

Mon Père chéri,

C’est encore moi qui viens aujourd’hui te donner de nos nouvelles qui du reste sont excellentes. Madame Trézel1 va toujours beaucoup mieux ainsi que Mlle Masterson2.

Quant à Emilie3 elle n’est presque plus fatiguée et a bonne mine.

Hier il a fait de l’orage toute la journée, la pluie tombait à chaque instant. Après le déjeuner nous avons fait des rangements puis oncle4 nous a emmenées voir l’exposition du père David5 ses collections sont réellement bien belles. A midi ½ j’ai vu Mlle Bosvy pendant que tante6 et Emilie allaient voir bonne-maman7. Puis <   > à la douche et voir Mme Trézel tandis que Maria8 portait à Emilie chez bonne-maman un parapluie et des souliers de cuir à cause de la pluie survenue tout à coup. Nous avons pris ensuite une voiture pour aller chez Marie Flandrin où tante a demandé à Mme Flandrin de lui indiquer une maîtresse9 sachant très bien <dessiner> et sortant de son cours afin que plus tard je puisse le suivre car maintenant oncle trouve que cela serait bien fatigant pour tante de nous mener deux fois par semaine rue Garancière. Tantine était si sûre que tu approuverais cela qu’elle ne t’a même pas écrit pour te prévenir Mme Flandrin va s’en occuper. Puis nous avons été chez Mme Fröhlich10 que nous avons trouvée seule ses deux filles11 venaient de partir enfin nous avons terminé par Mme <Roger12>.

Ce matin nous avons reçu une lettre de Port en Bessin Mme Pépin lui donnait l’adresse de Mme <Blum> 48 rue d’Assas et lui disait que la maison était à louer alors à midi j’ai été voir cette dame avec tante et oncle. Ce dernier désire excessivement acheter la maison et malgré l’ennui que tante en éprouve je crois bien que le marché va se conclure. En tout cas nous l’aurons pour le mois d’août. Il paraît qu’il y a un escalier à la place de la petite échelle de fer qui y avait été mis par un entrepreneur.

Oncle a l’air enchanté mais tante beaucoup moins.

Emilie joue dans le jardin depuis midi avec Jeanne Brongniart et Marthe13 elles sont dans une bien grande émotion car c’est ce soir à 5 h qu’à lieu cette fameuse distribution du prix du catéchisme. Mon pauvre petit père je crois que tu seras forcé d’apporter encore de l’argent cette fois-ci car d’après toutes les apparences je crois qu’elles se partageront le prix.

Ce matin nous avons eu à déjeuner monsieur Pierre Pichot14 qui vient d’aller en Angleterre faire un petit voyage.

Mme Camille Trézel15 est aujourd’hui à Paris pour voir avec un appartement avec jardin rue des Boulangers qui paraît lui convenir le sien est trop incommode.

Adieu, mon papa mignon, je t’embrasse mille et mille fois sans oublier bonne-maman et bon-papa16.

ta fille qui t’aime énormément

Marie

Notes

1 Auguste Maxence Lemire, veuve de Camille Alphonse Trézel.
2 Amélie Masterson, cousine anglaise.
3 Emilie Mertzdorff, sœur de Marie.
4 Alphonse Milne-Edwards.
5 Armand David.
6 Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards.
7 Jeanne Target, épouse de Jules Desnoyers.
8 Maria, probablement domestique chez les Milne-Edwards.
9 Ce sera Marie Louise Duponchel.
10 Eléonore Vasseur, veuve d’André Fröhlich.
11 Adèle et Marie Fröhlich.
12 Probablement Pauline Roger, veuve de Louis Roger.
14 Pierre Amédée Pichot.
15 Louise Ida Martineau, épouse d’Antoine Camille Trézel.
16 Félicité Duméril et son époux Louis Daniel Constant Duméril.

Notice bibliographique

D’après l’original


Pour citer ce document

Marie Mertzdorff, «Dimanche 28 juin 1874 (B)», correspondancefamiliale [En ligne], Correspondance familiale, 1870-1879, 1874,mis à jour le : 29/08/2013

Danièle Poublan

Cécile Dauphin

Centre de recherches historiques
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