1866 |
1866-09
Charles MertzdorffDimanche 13 mai 1866
Lettre de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à son épouse Eugénie Desnoyers (Nogent-le-Rotrou-Launay)
département du Haut-Rhin
mairie du vieux-thann
Vieux-Thann, le 1861
Bonjour Madame la Châtelaine
Soyez la bien venue dans vos domaines2.
C’est ainsi que l’on t’aura reçu & aussi, serais-je désolé si je manquais à Mes devoirs & oubliais à être un des Premiers à t’offrir mes hommages.
J’ai reçu la bonne lettre de Mimi3 & tout petit bout de lettre qui me donne de bonnes nouvelles.
D’ici, je puis ouvrir toute ma volière & tu n’aurais que bonnes nouvelles si toutes je savais te les adresser.
D’abord mon Dimanche je le passe en paresseux, flânant au jardin, dans les revues, journaux etc... Si le temps, se remettant au beau, me permet de sortir je suis dans le cas de profiter de toutes mes libertés, pour me promener à la Montagne, ou faire visite aux Kestner. Pour cela, bien déterminé de ne violenter ni cœur ni esprit, ils se mettront d’accord & m’abandonne complètement aux inspirations de l’un & de l’autre.
Si la bête me pousse sur mon canapé, de même je me laisserai faire. Voilà donc pour le reste de la journée quantité d’inconnues.
Vu le mauvais temps d’hier & de ce matin.
Vu les provisions achetées & à consommer.
Messieurs les Pompiers, suivant l’inspiration de leurs chefs, ont décidé qu’aujourd’hui l’on se griserait pomperait & se gorgerait dans l’usine de M. le Maire4, salle dite des Pompiers.
Comme dit j’étais à Wattwiller hier, ne suis rentré que fort tard aussi Content, l’on avance, cela se débrouille, le public commence à comprendre & sera satisfait. Si j’étais plus riche !! je me laisserais aller à mon enthousiasme présent & prendrais à ma charge l’achat du Moulin au-dessous des bains & l’installation du bain des Pauvres. Mais il s’agit de penser un peu à plus loin & d’enrager la belle ardeur philanthropique c’est dommage !
Tu me fais des reproches de ne pas t’écrire assez souvent il me semble que je l’ai fait bien régulièrement, car c’est ma la seule distraction d’un homme distrait.
J’ai encore une perspective de pas mal de besogne, avant mon départ, je tâcherai d’y suffire pour ne pas le retarder. Il reste toujours indéterminé entre mercredi soir & jeudi soir.
J’espère que le 1er aura la préférence.
Embrasse bien fort tous ceux qui t’entourent, car tu ne me dis pas qui t’accompagne.
L’heure me presse tout à toi
Charles Mertzdorff
Comme convenu arrivant à Paris à 6 & 1/2 h matin je reprends l’Ouest à 7.30 sans m’arrêter sur le boulevard ou ailleurs.
Paul & sa femme5 doivent être à la veille de leur voyage à Paris au dire de Georges6. Je leur écris aujourd’hui, car n’ayant été à Mulhouse mercredi que l’après-midi je ne les ai pas vus.
Georges fils7 est toujours au paradis tout va je crois à souhait, le Père n’est pas content, sa construction ne va pas comme il le voudrait & coûte plus cher qu’il ne le supposait.
Thérèse8 rentre chez elle pendant mon absence, je ne crois pas qu’elle goûte beaucoup mon ménage de garçon. Elle te fait dire que ta basse-cour s’est enrichie de <10> petits poulets ! réduits à 5 !
Nos cigognes sont bien inconstantes, il est rare qu’on les voie sur leur nid à moins que Madame reste cachée aux yeux indiscrets pour l’augmentation de sa famille.
Annexes
Notes
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer ce document
Index
Compléments historiographiques
Cécile Dauphin
Centre de recherches historiques
EHESS
54 boulevard Raspail
F-75006 Paris